dimanche 3 mai 2015

Graines de pensées de printemps

Ce matin, une tourterelle en roucoulant

 avait ramené sur ses ailes le soleil

 et en passant dans un coin du ciel, l'avait posé sur l'horizon levant.

Et si ''une hirondelle ne fait pas le printemps ''

 une tourterelle pourrait le faire tout autant.

Dans la lumière de ce jour naissant,

 Michou grattait la terre

 en compagnie du jardinier qui la travaillait d'une tout autre manière.

Ensemble, ils prenaient soin des courageuses primevères

 qui venaient de percer le décor printanier encore teinté d'une touche d'hiver.

Sur la balançoire, accrochée à une branche de bouleau nu de feuille,

 M. Printemps se berçait et embrassait la nature d'un coup d'œil.

Dans son va- et -vient d'élans,

 il laissait ses graines de pensées voler à tout vent

 afin qu'elles s'accrochent, elles aussi, aux branches des arbres dénudés

pour que poussent des bourgeons de vie et de verts les habiller.

Je laissai donc mon crayon se reposer sur ma feuille de papier,

 enfilai rapidement mon vieux manteau,

 afin de renouveler l'amitié entre mes mains et le râteau.

mardi 28 avril 2015

Heureux jusqu'à la fin des temps

Ce matin, j'étais contente de revoir Michou,

  car comme hier, il y avait plein de visite chez nous,

  je n'avais pas eu le temps de le dorloter à souhait

 et secrètement, de notre complicité, je m'ennuyais.

Pauvre petit lou, essayant d'apprivoiser ces autrui,

 cherchant à comprendre ce que tout ce beau monde faisait chez lui.

Entre deux mots d'une conversation,

 je le voyais se poser mille et une questions.

Et je me suis même demandée, s'il n'était pas jaloux,

 lorsque la petite fille est venue s'assoir sur mes genoux.

Mais, c'était mal  le connaître,

 car il semblait plutôt heureux de voir briller l'enfance dans mes yeux

 de voir mon être,

 regarder en elle, les dessins des premières esquisses de sa ligne de vie. 

Il s'est tout de même approché plus près de moi

 pour écouter le conte que je lui racontais tout bas.

 Et lorsque j'ai dit… ''Et ils vécurent heureux jusqu'à la fin des temps '',

  je l'ai vu sourire et repartir doucement.

Il a passé exprès sous ma chaise pour me faire un tout doux,

 puis, il est allé se coucher dans son panier avec ses toutous.

En se disant que demain après-midi, tout ce beau monde serait parti

et que rien que nous deux, nous allions poursuivre notre récit merveilleux. 

dimanche 26 avril 2015

La fonte du temps

 

Ce matin, j'étais heureuse de constater

 

  que la tempête de poteau était passée.

 

 Que les bancs de blanc de neige avaient déjà commencé à caler,

 

  et que dans cette douce matinée, tout se fondait dans un décor printanier.

 

 Profitant de cette accalmie, j'écoutais Michou croquer son petit déjeuner.

 

Je souriais d'entendre le cric-crac de sa nourriture en granule,

 

  s'harmoniser avec le tic-tac de la pendule.

 

 Pendant que je prêtais l'oreille à ces jolis sons,

 

  mes yeux virent que des merles, fidèles au temps de la saison,

 

  étaient de retour dans les arbres autour de la maison.

 

Sur les branches sans bourgeon, ils semblaient se poser des questions.

 

Je vis donc M. Printemps, le toupet toujours échevelé sur son front,

 

  venir s'appuyer contre le tronc, afin de leur donner quelques explications.

 

Michou, en revenant de grignoter ses pépites aux saveurs de fruit de mer,

 

 les regarda avec une vilaine gourmandise.

 

 En le voyant se délecter de cette délicieuse surprise,

 

  je compris que ces merles lui feraient un succulent dessert.

 

Alors, avant que mon gros lou se transforme tout à coup en lion,

 

  je le pris dans mes bras doux pour qu'il redevienne un gentil chaton.

 

Et en le caressant, au son des aiguilles tictaquant,

 

 nous avons écouté fondre le temps.

 

 

samedi 25 avril 2015

Coup de théâtre

 

Ce matin, j'entendis trois coups raisonner sur mon toit pointu.

 

Curieuse, je me levai comme le rideau de ma chambre à coucher.

 

Sur le sol décoloré, était étendue la dame blanche avec sa robe de soie.

 

D'un sourire froidement cruel, elle savourait ce rebondissement inattendu

 

dans le déroulement du printemps, dans le développement du beau temps.

 

Marchant sur sa robe immaculée,

 

 Michou avait laissé de petites empreintes de pieds.

 

Suivant d'où venaient ses pas de chat,

 

  je vis qu'il arrivait tout droit des bois.

 

Dès lors, à l'entrée de ce boisée,

 

  je vis M. Printemps avec l'épouvantail que le jardinier avait dépoussiéré.

 

Comme les vieilles pécores du village,

 

  ils se plaignaient de leurs sorts,

 

 et fulminaient contre la diva qui refusait de se mettre au chômage.

 

Pendant qu'ils jouaient aux commères,

 

de petits flocons emplumés volaient dans les airs.

 

J'eus donc l'impression que la dame blanche s'amusait avec la terre

 

 comme avec une boule de verre que l'on agite et tourne de travers

 

 pour faire tomber de la neige sur un minuscule paysage d'hiver.

 

Alors, pour ne pas tempêter, et du même coup accentuer ce temps neigeux,

 

 j'allais me préparer à déjeuner et caresser les poils de Michou soyeux

 

 Et en regardant la vapeur de mon café monter dans les airs,

 

 mes pensées noires causées par ce blanc s'évaporèrent.

 

 

jeudi 23 avril 2015

Brume de mer

 

Ce matin, la brume du fleuve avait décidé de monter nous voir dans les terres.

 

Il y en avait tant, que même si un bateau avait vogué sur ces eaux- d'air,

 

  je crois que même Michou, n'aurait pas pu le voir de ses yeux vert,

 

  tellement tout était confus et perdu dans ce brouillard de mer.

 

Et dans ce temps, me portant à replonger dans mon berceau d'enfant do,

 

  je crus entendre le son d'une sirène de bateau.

 

Ou était- ce l'alarme de mon cadran?

 

   Ou la voix, tout en charme,

 

     d'une sirène venue séduire mon gros lou par ses chants.

 

Or, au-dessus de cette brume,

 

 de petites parcelles de bleu de ciel, nous aperçûmes.

 

De petites miettes de soleil,

 

 aussi bonnes pour le cœur que le pain que j'avais fait la veille.

 

Miettes de bonheur pour les oiseaux ayant trouvé leur chemin jusqu'ici,

 

 afin de venir prendre leur petit déjeuner sur la galerie.

 

Alors en regardant mon paysage enveloppé de purée de pois,

 

  je pris Michou tendrement dans mes bras.

 

Et bercée sur les flots de ma chaise berçante,

 

  je trouvais le bateau caché dans cette brume endormante.

 

Avec mon ami-Jassion, mon imagination pleine d'images,

 

 nous partîmes tous trois en voyage sur ces vagues de nuages.

 

 

 

mardi 21 avril 2015

La porte battante

 

 

Ce matin, le jardiner content de voir la chaleur arriver,

 

 décida d'installer, à la porte d'entrée, un moustiquaire.

 

En chat expérimenté de porte, Michou l'observa

 

 et regarda son savoir-faire.

 

Dès que les travaux furent terminés,

 

 mon gros lou fut le premier à l'essayer…

 

 et le deuxième… et le douzième.

 

Et cela aurait duré une bonne partie de la matinée,

 

 puisqu'il n'arrivait pas à se décider,

 

 entre aller dehors respirer les parfums que M. Printemps

 

 faisait flotter dans l'air ambiant;

 

 ou s'accoler sur mon corps pour respirer tranquillement

 

 les fragrances de moi sa petite maman.

 

Indécis, il restait dans le cadre de cette porte battante

 

 et dans l'attente que lui vienne une solution tout-en-un et satisfaisante,

 

comme la porte,

 

 son cœur battant et ballottait entre ses deux amours exaltés.

 

Le voyant agir de la sorte,

 

 avant que le pied du jardinier, devenu portier, commence à s'impatienter,

 

 j'enfilais mon manteau et mes bottes de pluie

 

et je sortis me promener avec lui.

 

vendredi 17 avril 2015

Maman minouchou

 

Ce matin, j'ouvris les yeux dès que le soleil émit sa première lueur.

 

Je tendis donc l'oreille pour entendre le miaou de Michou.

 

Comme c'était sa première nuit à l'extérieur,

 

  mon cœur de maman chat avait un peu peur.

 

Car l'inquiétude ayant grandit d'heure en heure, 

 

  voilà que mon gros lou de chasseur

 

  semblait être devenu un tout petit loup de minou de rien du tout.

 

Entre deux rêves et trois ronflements,

 

  je m'étais éveillée pour écouter s'il ne m'appelait pas au secours.

 

Entre deux battements de paupières et de cœur aimant,

 

  je m'étais inquiétée jusqu'à la naissance du jour.

 

J'avais beau me dire qu'il était fort et savait se défendre,

 

  tenter de me raisonner comme une grande personne,

 

  mais mon cœur ne voulait rien entendre.

 

 D'ailleurs, les cœurs ne raisonnent pas, il résonne.

 

J'eus alors une pensée pour toutes ces mamans

 

  qui regardent leurs enfants comme s'ils avaient infiniment cinq ans.

 

Et je me dis que c'était ainsi, car en les voyant toujours petits en grandeur,

 

 elles pouvaient les garder toujours auprès d'elle dans leurs cœurs.

 

Et durant que mon esprit vagabondait au-delà de ma chambre,

 

  j'entendis un petit son doux et tendre.

 

 

Michou était de retour à la maison.

 

Heureux, mon cœur de maman minouchou se mit à faire des ronrons.

 

 

mardi 14 avril 2015

De petit pois à géant vert

 

Ce matin, ô combien, il fut bon de sentir sur ma peau

 

  les rayons du soleil tout chaud.

 

Michou demeura un peu plus longtemps sur le bord de sa fenêtre

 

 et je le vis sourire en voyant son ami frêle et vert,

 

 marchant sur la galerie d'un air si fier

 

 que l'on aurait dit qu'il avait grandi d'au moins un mètre.

 

Eh oui! Lui, qui était à peine plus gros qu'un petit pois hier,

 

 était aujourd'hui aussi grand que le géant vert.

 

Et bien que je sus que cette grandeur

 

  venait de l'estime qui avait monté en lui comme un ascenseur,

 

  je me demandais néanmoins, si les ailes de papillon

 

 qui lui avait poussé cette nuit dans le dos,

 

 n'étaient pas la raison et l'explication

 

  de cette montée en crescendo, tel un magique haricot.

 

Profitant un peu de sa popularité de nouvelle star,

 

 Michou se rapprocha de lui pour prendre un peu de sa gloire.

 

Et en écoutant les mouches bizbizer leur joie de renaître,

 

  je m'installais un petit nid pour faire bronzer tout mon être.

 

Sur notre chaise longue, nous nous sommes tous les trois allongés.

 

Et tout en laissant les grands doigts enrayonnés du Soleil nous câliner,

 

  j'eus plaisir à voir les poils de mon gros lou scintiller comme des diamants.

 

 Or,  même s'il avait voulu m'en offrir un ou deux en présent,

 

 cette chaleur sur mon corps, attendu durant le long hiver,

 

 valait bien plus que de l'or, bien plus que ces cailloux de pierre.

 

'' Il n'y a pas plus grande richesse que de vivre simplement l'allégresse''

 

 dis-je à Michou et à Monsieur Printemps qui sommeillait à demi.

 

Alors, je souris et me laissais aussi aller à ce doux moment de vie.

dimanche 12 avril 2015

Dernier acte de blanc


Ce matin, en levant le rideau,

 nous vîmes la dame blanche, qui refusait de quitter les planches

 qui, sans relâche ni repos,

 revenait en scène rehausser de blanc le décor déjà trop blême.

En faisant claquer son fouet blanc,

 cette diva avait fait reprendre son souffle au vent.

 À cause de ses grands airs et son tempérament,

  les arbres oscillaient, tels des pendules étourdis par ce mauvais temps

  et avec leurs bras-branches dans les airs,

  ils faisaient des signes de S.O.S,

  pour que vienne à leur secours le héros légendaire,

   M. Printemps, pour faire fondre leurs morales en détresses.

Ce pauvre, M. Printemps, qui autant que faire se peut,

  tentait de rester accroché au lampadaire.

 Les bras entourant le poteau, les jambes battantes dans les airs,

  le toupet tentant de rester accroché au reste de ses cheveux.

Au côté de cette prima donna, habillée de sa robe de bal de soie,

  il semblait discrédité dans son petit complet vert.

Découragé, bafouée, il s'apprêtait à quitter la scène, à lâcher prise,

 quand survint, sur un vent sec et froid, que l'on appelle bise,

  une tache noire au milieu de ce blanc décor.

Un corbeau, jouant Corneille, qui faisant mille efforts pour défier la mort.

Or, celui, que l'on appelle à tort  oiseau de malheur ,

  lança de sa voix d'acteur un cri si fort , si puissant,

  que cela réveilla le courage de M. Printemps. 

Courage qui avait hiverné trop longtemps dans son coeur.

Surgit alors, une lueur d'espoir dans ses yeux également verts.

Ce petit homme, de brin de foin, lâcha alors son lampadaire.

La girouette en lui avait fini de tourner.

Le carrousel avait fini par lui donner la nausée.

Malgré sa fragilité et sa finesse de corps,

  je le découvris tout à coup des plus fort.

Car ma foi, être le symbole de la renaissance, ce n'était pas rien.

 « Être » tout court, ce n'était pas rien.

Le voyant se relever, je sus qu'il avait fini de jouer le rôle du plaintif.

Je dis alors à Michou de commencer à aiguiser ses griffes,

 car les jours chauds et doux allaient revenir enfin,

 le dernier acte hivernal tirait à sa fin.

La dame blanche allait faire son salut final d'hiver,

 pour qu'est enfin à l'affiche, une nouvelle comédie printanière.

mercredi 8 avril 2015

Un tout de rien

 

 

Ce matin, le temps semblait s'être arrêté.

 

Les aiguilles avaient cessé de tricoter,  

 

  la pendule avait mis fin à son va-et-vient

 

  et dans cette accalmie, je savourais ce tout de rien.

 

Je soupçonnais donc monsieur Silence d'avoir éteint

 

  toutes les sonneries des réveils matin.

 

Même le soleil était demeuré dans son lit

 

  bien emmitouflé sous une couverture de nuages gris.

 

Le vent, à bout de souffle, s'était perché sur une branche d'un bouleau

 

  et avait pris la place des oiseaux.

 

Le temps était lourd comme les paupières de Michou.

 

Dans cette interruption de bruit sans son, ni musique,

 

  entre une pause et  deux soupir nostalgiques,

 

  j'entendis le réfrigérateur ronronner comme mon gros lou.

 

Sur ma chaise berçante, je me laissai aller à ses fluctuations

 

 et comme une mère, je berçais mon chaton.

 

Sur les vagues de ma respiration, 

 

  nous partîmes à bord de mon navire-bedon.

 

Et en voyageant sur ma mer intérieure,

 

  nous vîmes des vagues de bonheur déferler sur nos cœurs.

 

 

 

dimanche 5 avril 2015

Le chat de Pâques

 

 

Ce matin, en voyant le soleil de Pâques briller,

 

  je trouvais que c'était un bon jour pour ressusciter.

 

Un bon jour pour jouer au Phœnix et de renaître de mes cendres.

 

Croyant que ce nouveau jour était aussi le début d'une nouvelle vie,

 

  je décidais de me réinventer moi-même puisque j'en avais envie.

 

Construction, tout de même laborieuse à entreprendre.

 

Brique par brique, j'asseyais de me façonner un être meilleur.

 

Heure par heure, je tentais de me reconstruire en écoutant mon cœur.

 

Et pendant que j'enfilais mon costume de maçon,

 

 Michou fixait une boite en carton rose bonbon

 

 dans laquelle se trouvait un minou assis en positon bibelot-chat.

 

Ce chat ne bougeait pas, car il était figé dans le chocolat.

 

En voyant ce cadeau que l'on m'avait donné,

 

  j'eus envie de prendre une bouchée de son oreille sucrée.

 

Mais, voyant aussi que mon gros lou se demandait ce que j'allais faire de ce minou,

 

 je retins un peu mon appétit

 

 et continuais à jouer à l'architecte pour me dessiner une nouvelle ligne de vie.

jeudi 2 avril 2015

De fil en aiguille, je me tricote du bon temps.

Ce matin, je me suis levée avant le soleil.

Tout en câlinant Michou, qui était encore tout plein de sommeil,

  j'écoutais le va-et-vient de ma chaise berçante

   s'harmoniser avec la musique ambiante.

C'est-à-dire, la succession de sons que faisaient les tic-tacs de l'horloge.

 Et tandis que j'écoutais ce concert en première loge,

  je laissais filer mes pensées pour un instant

 et regardais les aiguilles du cadran coudre le fil du temps.

Du rose au jaune, je voyais l'horizon devenir.

De ma prose vers d'autres zones, je laissais mes mots s'enfuir.

Je savourais le privilège de voir s'éveiller les couleurs de mon univers,

et sentais mon âme allège de voir ce bonheur, qui en moi toujours persévère.

Je laissais le silence m'envahir, je touchais du bout des doigts la paix.

 Et comme les aiguilles du temps, je me tricotais un infiniment parfait.

Tout en écoutant le cœur de mon gros lou faire aussi des tic-tacs,

  je savourais cet intermède musical durant ce court entracte.