dimanche 12 avril 2015

Dernier acte de blanc


Ce matin, en levant le rideau,

 nous vîmes la dame blanche, qui refusait de quitter les planches

 qui, sans relâche ni repos,

 revenait en scène rehausser de blanc le décor déjà trop blême.

En faisant claquer son fouet blanc,

 cette diva avait fait reprendre son souffle au vent.

 À cause de ses grands airs et son tempérament,

  les arbres oscillaient, tels des pendules étourdis par ce mauvais temps

  et avec leurs bras-branches dans les airs,

  ils faisaient des signes de S.O.S,

  pour que vienne à leur secours le héros légendaire,

   M. Printemps, pour faire fondre leurs morales en détresses.

Ce pauvre, M. Printemps, qui autant que faire se peut,

  tentait de rester accroché au lampadaire.

 Les bras entourant le poteau, les jambes battantes dans les airs,

  le toupet tentant de rester accroché au reste de ses cheveux.

Au côté de cette prima donna, habillée de sa robe de bal de soie,

  il semblait discrédité dans son petit complet vert.

Découragé, bafouée, il s'apprêtait à quitter la scène, à lâcher prise,

 quand survint, sur un vent sec et froid, que l'on appelle bise,

  une tache noire au milieu de ce blanc décor.

Un corbeau, jouant Corneille, qui faisant mille efforts pour défier la mort.

Or, celui, que l'on appelle à tort  oiseau de malheur ,

  lança de sa voix d'acteur un cri si fort , si puissant,

  que cela réveilla le courage de M. Printemps. 

Courage qui avait hiverné trop longtemps dans son coeur.

Surgit alors, une lueur d'espoir dans ses yeux également verts.

Ce petit homme, de brin de foin, lâcha alors son lampadaire.

La girouette en lui avait fini de tourner.

Le carrousel avait fini par lui donner la nausée.

Malgré sa fragilité et sa finesse de corps,

  je le découvris tout à coup des plus fort.

Car ma foi, être le symbole de la renaissance, ce n'était pas rien.

 « Être » tout court, ce n'était pas rien.

Le voyant se relever, je sus qu'il avait fini de jouer le rôle du plaintif.

Je dis alors à Michou de commencer à aiguiser ses griffes,

 car les jours chauds et doux allaient revenir enfin,

 le dernier acte hivernal tirait à sa fin.

La dame blanche allait faire son salut final d'hiver,

 pour qu'est enfin à l'affiche, une nouvelle comédie printanière.

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