samedi 25 avril 2015

Coup de théâtre

 

Ce matin, j'entendis trois coups raisonner sur mon toit pointu.

 

Curieuse, je me levai comme le rideau de ma chambre à coucher.

 

Sur le sol décoloré, était étendue la dame blanche avec sa robe de soie.

 

D'un sourire froidement cruel, elle savourait ce rebondissement inattendu

 

dans le déroulement du printemps, dans le développement du beau temps.

 

Marchant sur sa robe immaculée,

 

 Michou avait laissé de petites empreintes de pieds.

 

Suivant d'où venaient ses pas de chat,

 

  je vis qu'il arrivait tout droit des bois.

 

Dès lors, à l'entrée de ce boisée,

 

  je vis M. Printemps avec l'épouvantail que le jardinier avait dépoussiéré.

 

Comme les vieilles pécores du village,

 

  ils se plaignaient de leurs sorts,

 

 et fulminaient contre la diva qui refusait de se mettre au chômage.

 

Pendant qu'ils jouaient aux commères,

 

de petits flocons emplumés volaient dans les airs.

 

J'eus donc l'impression que la dame blanche s'amusait avec la terre

 

 comme avec une boule de verre que l'on agite et tourne de travers

 

 pour faire tomber de la neige sur un minuscule paysage d'hiver.

 

Alors, pour ne pas tempêter, et du même coup accentuer ce temps neigeux,

 

 j'allais me préparer à déjeuner et caresser les poils de Michou soyeux

 

 Et en regardant la vapeur de mon café monter dans les airs,

 

 mes pensées noires causées par ce blanc s'évaporèrent.

 

 

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