mercredi 18 mars 2015

Bedon à bedon

Ce matin, j'ai dû enfiler mon peignoir bleu

  en me demandant, avec une certaine crainte amère,

  si la dame blanche d'hier

 n'avait pas ramené l'hiver pour encore un mois ou deux.

Sous une douce doudou, nous nous sommes cachés Michou et moi,

 et comme de petits chatons couchés sur le divan du salon,

 nous nous sommes prélassés en regardant valser les flocons.

Sur ma bedaine, Michou s'est ensuite installé

  et pendant que je lui caressais les oreilles, il s'y est endormi.

De bedon à bedon, nous échangions nos respirations.

J'arrivais à sentir, dans son souffle de vie, la fragilité de son être.

Cette même vulnérabilité qui nous est propre à nous les humains

  et que l'on dissimule à tort sous nos armures de paraître,

  sous nos allures d'êtres divins.

Pendant que Monsieur Silence écoutait mes pensées,

  j'entendais le vent qui lui aussi laissait respirer son bedon,

  poussant ainsi les nuages au loin de ma maison.

De doux rayons chauds ont alors remplacé notre doudou

 et sont venus s'installer sur le divan avec nous.

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