Cet
après-midi,
nous sommes retournés nous amuser à prendre du
bon temps,
à perdre du temps sur la galerie.
Monsieur
printemps avait installé notre chaise
et avait tout préparé pour nous combler
d'aise.
Avec son
visage souriant et ses yeux lumineux,
il avait l'air radieux.
Et si ce
n'était pas de ce petit courant de vent frais
lui faisant valser le toupet,
on aurait pu croire aisément qu'il avait
réussi à déjouer mère Nature,
en arrachant deux ou trois pages du
calendrier sur le mur.
Jouant à
son petit jeu, je fermais les yeux
et m'imaginais au mois de mai
en train de respirer les parfums de muguets
tant aimés.
Je
tentais aussi d'ignorer les bancs de neige m'entourant,
les odeurs de la cheminée venant me
chatouiller le bout du nez
et le chien du voisin criant contre les
ski-doo du bout du rang.
Pendant
que Michou espérait voir un brin d'espoir, un brin de vert,
triompher de ce marathon d'hiver,
un coup de vent, tel un coup de fouet,
est venu balayer Monsieur printemps et son
toupet.
Nous
comprîmes vite que mère Nature
avait raccroché les pages du calendrier du mur
et avait ramené la dame blanche, s'étant elle
aussi laissée aller
à s'amuser à perdre le temps.
Alors
Michou et moi, sommes rentrés nous réchauffer devant le soleil du foyer
et bien au chaud, nous avons continué à rêver
aux douceurs de l'été.
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