Ce
matin, en voyant les toutous de Michou traîner sur le plancher,
je compris vite qu'il avait entrepris son
entraînement en vue de l'été.
Bien
que quiconque, en le voyant assis à sa fenêtre,
aurait pu croire qu'il se vautrait de tout son
être,
je me disais que c'était bien peu le
connaître,
car
cela constituait une ruse pour ne rien laisser paraître.
Et
comme il n'est pire eau que l'eau qui dort,
on devait se méfier du gros lou qui
allait sortir dehors.
Immobile,
il épiait ses ennemis qui avaient osé réveiller le chat qui dort.
Bien
concentré, mon petit lion ne bougeait pas d'un poil long.
Enfin,
mis à part sa queue qui , remuant à qui mieux –mieux,
risquait
de compromettre sa mission.
Épiant
avec ardeur les kik-ka-keurs,
il s'étirait le cou, afin de mieux pouvoir
tordre le leur.
Il
fixait ces petits rongeurs de malheur
qui sur la branche du sapin, mangeaient un
croûton de pain.
Dernier
repas pour combler leur faim avant leur fin,
car
leur règne allait sous peu sonner leur dernière heure.
Puisque mon gros lou avait enfilé son
costume de gros méchant loup.
Je me
mis à craindre le pire, quand il demanda la porte pour sortir.
Griffe
en avant, il bondit comme une balle de fusil
et
si ce ne fut des folles noires qui se mirent à crier aux autres corneilles,
ces écureuils auraient dormi d'un éternel
sommeil.
Toutefois,
tous les animaux tenant à la vie, s'enfuirent de sur la galerie
en laissant Michou seul dans son costume de
loup.
Voyant
que l'entraînement d'hier ne suffisait guère,
Michou
comprit vite qu'il avait perdu la guerre.
Il se
retourna vers moi, un peu honteux je crois
et
pour lui remonter le moral des talons,
je lui donnai ses croquettes en double ration.
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