Ce matin, mon gros minet avait la mine basse,
puisque durant la nuit,
la dame blanche était
revenue enneiger son terrain de chasse
et avait, du même coup,
rapporté l'ennui.
Tout était si blanc que même les fanfarons bleus d'hier
avaient préféré demeurer
dans leur tanière.
Et comme Michou, je fus découragée de voir, encore et encore,
cette image de blancs
divers.
Forcée tout de même
d'admettre que c'était là un magnifique décor.
Tant et si bien, que dans ce paysage fantastique,
je ne serais pas restée
sceptique de voir un lutin passer sous une branche de sapin
avec dans les mains son
panier de pique-niques.
Et dans cette infinité de blancs, je cherchais monsieur printemps.
Je l'imaginais perdu dans la nature, sans boussole, ne sachant où aller.
Je me disais qu'il avait
sans doute perdu le nord,
ou que ce fut plutôt le
nord qui l'avait trouvé,
car c'est la raison qui
expliquerait le froid au-dehors.
Et je l'imaginais avoir aussi perdu son équilibre d'antan,
car faute des changements
climatiques de la planète,
il n'arrivait plus à se
mouvoir sur la balance du temps,
si bien qu'il était devenu
une vraie girouette.
Assis entre deux chaises, entre deux saisons,
entre le printemps et
l'hiver, entre le blanc et le vert,
il ne savait plus sur quel
pied danser, ne savait plus quelles bottes chausser.
J'enfilai donc mon manteau et sortis de ma maison
afin de le retrouver, afin
qu'il se retrouve lui-même,
afin qu'il retrouve sa
raison, sa mission, sa saison
cette transition de l'hiver à
l'été, que tout le monde aime.
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