mardi 24 mars 2015

Manteaux de cristaux

 

 

Ce matin, Michou était content de me réveiller,

 

 car il avait quelque chose de merveilleux à me montrer.

 

Au- dessus de nous, un nuage laissait tomber de merveilleux petits flocons.

 

Mais pas n'importe lesquels flocons,

 

 puisqu'en regardant à la manière de mon gros lou,

 

  c'est-à-dire avec un regard perçant et profond comme tout,

 

 nous pouvions voir qu'à l'intérieur de chaque flocon,

 

 s'y trouvaient de toutes petites fées aux visages ronds

 

 de petits êtres éphémères répandant leur magie dans l'air.

 

Avec leurs doigts de fées, elles avaient confectionnées

 

 un manteau de cristaux pour M. Printemps.

 

Elles avaient eu pitié de le voir, presque nu grelotter,

 

  puisqu'il avait, comme vous le savez, perdu auparavant son coupe-vent.

 

Perspicace, il était revenu pour prendre sa place.

 

Mais, ne voulant pas perdre encore la face,

 

 il avait ramené avec lui du renfort.

 

À ses côtés, se tenaient ses meilleurs amis, M. Soleil et M. Silence.

 

L'un avait réussi à faire taire les vents forts,

 

 et l'autre avait ramené ici une chaleureuse ambiance.

 

Voulant à tout prix faire renaître la végétation dans notre paradis,

 

 imaginatif, M. Printemps regardait les écorces de bouleaux

 

  virevolter sur la neige scintillante,

 

  en se faisant à croire que c'était là des papillons.

 

Puis, à travers la vitre de ma maison,

 

 il contemplait les fleurs dans mes pots, en rêvant de leurs feuilles odorantes.

 

Et pareille à la dame blanche, qui s'amusait à manger des couleurs,

 

  il savourait les verts des cèdres et des sapins avec le plus grand bonheur.

 

Heureux de le retrouver, Michou sorti un instant sur la galerie pour le saluer.

 

Lorsqu'il revint pour prendre, avec moi, son petit déjeuner,

 

  je le vis lui aussi habillé d'un manteau de cristaux.

 

Seulement le tricot des fées fondu aussitôt,

 

  car sur la grille, au-dessus du poêle chaud, mon gros lou s'était allongé.

 

En voyant M. Printemps nous faire signe de profiter de ce doux temps,

 

  je sortis pour que les fées me tissent, à moi aussi,

 

  un nouvel habit de neige blanc.

 

 

 

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