Ce matin, M. Soleil avait revêtu son costume jaune -pale
et ses rayons timides marchaient sur le tapis blanc- printemps.
En les voyant, j'eus le goût, moi aussi, d'une randonnée hivernale
et j'enfilais mes raquettes pour aller respirer l'air du temps.
Michou, n'ayant pas appris à apprivoiser la neige encore cette année,
préféra m'attendre à la fenêtre pour me regarder.
Plus je m'éloignais de la maison et de son champ de vision,
plus son cou s'étirait pour ne pas me perdre au bout de l'horizon.
Il voulait me regarder, me garder dans sa mémoire,
afin de me regarder plus loin que ses yeux pouvaient voir.
D'aussi loin, il me paraissait encore plus fragile et petit
et le voyant ainsi à la fenêtre, ô combien triste de me voir partir,
surgit de mon être, un arrière-goût de souvenir,
un petit bout de femme à la fenêtre d'une garderie
attendant aussi le retour de sa mère chérie.
Heureusement, avant que je ne disparaisse dans les boisés,
mon cur se sentit soulagé en voyant M. Silence venir s'assoir à ses côtés.
Je les imaginais écouter tictaquer les aiguilles de l'horloge grand-père,
entendre leurs curs battre au rythme des secondes
et chantonner un air.
En revenant de mon petit voyage,
les joues rouges et le bonheur dans les yeux,
je vis mon gros lou , ce petit être, m'attendant, fidèle à la fenêtre.
Un sourire était accroché sur son visage
et le bonheur était revenu dans ses yeux.
Je le pris tendrement dans mes bras, lui fit un doux câlin
et je crois qu'il fit secrètement le vu
d'apprendre à aimer la neige l'an prochain.
Trop mignon ce chat...
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